Au cours du 18ème siècle, 3 observations importantes ont lancé le domaine de l’épidémiologie du cancer (l’épidémiologie est l’étude des causes, de la distribution et du contrôle des maladies) :
En 1713, Bernardino Ramazzini, un médecin italien, a signalé la quasi-absence de cancer du col de l’utérus et l’incidence relativement élevée du cancer du sein chez les religieuses et s’est demandé si cela était lié d’une manière ou d’une autre à leur mode de vie célibataire. Cette observation a constitué une étape importante pour identifier et comprendre l’importance des hormones (comme les changements qui accompagnent la grossesse) et des infections sexuellement transmissibles ainsi que le risque de cancer.
En 1775, Percival Pott de l’hôpital Saint Bartholomew’s de Londres a décrit un cancer professionnel chez les ramoneurs, le cancer du scrotum, qui était causé par l’accumulation de suie dans les plis cutanés du scrotum. Cette recherche a donné lieu à de nombreuses autres études qui ont permis d’identifier un certain nombre d’expositions professionnelles cancérigènes et ont conduit à des mesures de santé publique visant à réduire le risque de cancer au travail.
Thomas Venner, de Londres, a été l’un des premiers à mettre en garde contre les dangers du tabac dans sa Via Recta, publiée à Londres en 1620. Il écrivait que “l’usage immodéré du tabac blesse le cerveau et les yeux et provoque des tremblements des membres et du cœur”. Et 150 ans plus tard, en 1761, quelques décennies seulement après que le tabac à usage récréatif soit devenu populaire à Londres, John Hill a écrit un livre intitulé Cautions Against the Immoderate Use of Snuff. Ces premières observations liant le tabac et le cancer ont conduit à des recherches épidémiologiques bien des années plus tard (dans les années 50 et au début des années 60) qui ont montré que le tabagisme provoque le cancer du poumon et ont conduit au rapport du Surgeon General des États-Unis de 1964 intitulé “Smoking and Health” (Tabagisme et santé).
Les épidémiologistes continuent à rechercher les facteurs qui causent le cancer (comme le tabagisme, l’obésité, les rayons ultraviolets), ainsi que les éléments qui peuvent contribuer à protéger contre le cancer (comme l’activité physique et une alimentation saine). Ces recherches fournissent des preuves qui permettent d’orienter les recommandations et les réglementations en matière de santé publique.
À mesure que les biologistes moléculaires en apprennent davantage sur la manière dont les facteurs provoquent ou préviennent le cancer, ces informations sont utilisées pour étudier l’épidémiologie moléculaire, c’est-à-dire l’étude des interactions entre les gènes et les facteurs externes.
➽ Cet article ne remplace pas l’avis d’un médecin. C’est un article informatif.
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Source : cancer/org